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Baldur (prononcé ” BALD-er ” ; en vieux norrois Baldr, en vieil anglais et en vieil allemand Balder) est l’un des dieux Ases. Il est le fils d’Odin et de Frigg, l’époux de l’obscure déesse Nanna et le père du dieu Forseti.

BALDUR LE DIEU AIMÉ DE TOUS

Il est aimé par tous les dieux, déesses et êtres de nature plus physique. Il est si beau, si gracieux et si joyeux qu’il émet de la lumière.

La signification et l’étymologie de son nom sont incertaines et ont fait l’objet d’un intense débat savant. De nombreuses possibilités ont été proposées, notamment un dérivé de la racine proto-indo-européenne *bhel- (” blanc “), du vieux norrois bál, ” feu “, ou d’un mot hypothétique pour ” seigneur ” commun à plusieurs langues germaniques. L’explication la plus simple – et probablement la plus correcte – est que son nom vient du mot vieux norrois baldr, ” audacieux “. Les érudits ont été réticents à accepter cette explication car elle implique un caractère guerrier pour Baldur. Mais comme nous le verrons plus loin, Baldur n’était peut-être pas aussi innocent et passif qu’il est dépeint dans la source littéraire du vieux norrois tardif qui fournit la description la plus complète du dieu et des contes dans lesquels il apparaît.

Cette source littéraire est la Prose Edda de l’érudit islandais médiéval Snorri Sturluson. C’est de ce traité de mythologie et de poétique que provient le récit le plus complet que nous ayons du principal conte concernant Baldur, l’histoire de sa mort et de sa résurrection. Ce conte peut être brièvement résumé comme suit :

Lorsque Baldur commença à rêver de sa mort, Frigg fit le tour de tous les habitants du monde et obtint de chacun d’eux le serment de ne pas nuire à son fils. Confiants dans l’invincibilité de Baldur, les dieux s’amusèrent à lancer des armes et tout ce qu’ils pouvaient trouver au hasard sur Baldur et à les voir rebondir sur lui, le laissant totalement indemne.

La mort de Baldur

Loki, le rusé filou des dieux, sentit l’occasion de faire des bêtises. Il demanda à Frigg si elle avait oublié quelque chose dans sa quête de serments. Elle répondit avec désinvolture qu’elle avait pensé que le gui était une chose trop petite et inoffensive pour se donner la peine de demander une telle promesse. Loki fit aussitôt une lance avec le gui et convainquit le dieu aveugle Hodr de la lancer sur Baldur. Le projectile transperça le dieu, qui tomba raide mort.

Les dieux angoissés décident alors que l’un d’entre eux doit se rendre aux enfers pour voir s’il est possible de récupérer Baldur des griffes de la déesse de la mort, Hel. Hermod, un autre des nombreux fils d’Odin, accepta de faire ce voyage et, montant le destrier d’Odin, Sleipnir, il descendit l’arbre du monde jusqu’à ses racines sombres et humides, où se trouve la demeure de Hel. Quand il arriva, il trouva son frère, pâle et sinistre, assis sur le siège d’honneur à côté de Hel. Hermod implore la terrible déesse de libérer Baldur, et après beaucoup de persuasion, elle répond qu’elle le libèrera si et seulement si le monde entier pleure Baldur – pour prouver, en d’autres termes, qu’il est aussi universellement aimé qu’Hermod le prétend.

Le monde entier a en effet pleuré le généreux fils d’Odin – tout, sauf une créature. La géante Þökk (“Merci”), généralement considérée comme un Loki déguisé, refusa catégoriquement d’accomplir l’acte qui aurait assuré le retour de Baldur. C’est ainsi que Baldur fut condamné à rester avec Hel dans son royaume sans joie.

Bien que ce récit provienne essentiellement d’une seule source, on en trouve des bribes dans des poèmes plus anciens en vieux norrois et de nombreux détails du récit sont représentés sur des bijoux datant d’avant l’ère viking. Nous pouvons être raisonnablement certains que le récit de Snorri est non seulement authentique, du moins dans ses grandes lignes, mais aussi très, très ancien.

Cependant, que ce soit par ignorance ou par désir de dépeindre Baldur comme un martyr, Snorri a probablement omis un élément clé du caractère de Baldur : son tempérament guerrier. Il existe un autre récit littéraire de la mort de Baldur, celui de l’historien danois médiéval Saxo Grammaticus. Aussi confuse et euphémisée (historicisée) que soit cette version, l’une des caractéristiques qui ressort est l’empressement constant de Baldur à se battre. Il est même dépeint comme une sorte de seigneur de guerre. Ceci, combiné aux nombreux kennings qui associent le nom de Baldur aux armes et à la guerre en général, suggère que Baldur était beaucoup plus un combattant actif et moins un souffrant passif et innocent que Snorri ne le fait paraître.

À part cela, les références à Baldur sont rares. Il est mentionné dans une chronique anglo-saxonne (où on lui donne le nom supplémentaire de Bældæg, ” le jour brillant “, et où il est décrit comme un fils de Woden, le nom vieil anglais d’Odin). Une autre brève référence à lui se trouve dans ce qu’on appelle le deuxième charme de Merseburg, en Allemagne continentale, qui provient d’un manuscrit datant du neuvième ou dixième siècle de notre ère.

Bien que nous sachions relativement peu de choses sur Baldur en raison de la nature fragmentaire des sources de notre connaissance de la religion germanique pré-chrétienne, il occupait manifestement une position de renommée et de splendeur dans le cœur et l’esprit des Vikings et probablement aussi des autres peuples germaniques.